Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à un autre terme que l’unité, et de l’attraction à un autre terme que l’attraction, ou, du moins, à une attraction quantitativement différente[1], et en réunissant ensuite ces deux termes dans une commune limite. La vraie transformation de la nature consiste, par conséquent, dans cette loi ou combinaison qui fait qu’un terme est d’abord lui-même, et ensuite lui-même, et autre que lui-même dans le rapport ; de sorte qu’on peut dire qu’un terme se multiplie et se transforme autant de fois qu’il y a de rapports. Et ainsi l’on peut dire que le son de la cloche, et le son de la voix sont le même son, et qu’ils ne sont pas le même son, que l’attraction solaire et l’attraction capillaire ou électrique sont et ne sont pas à la fois la même attraction, que l’eau et le sang sont et ne sont pas le même liquide, on peut dire en d’autres termes que le son, l’eau, etc., en se combinant avec d’autres éléments, entrent comme parties constitutives et essentielles dans l’élément avec lequel ils se combinent, et qu’ils sont autres en eux-mêmes et séparés de cet élément, et autres lorsqu’ils se trouvent combinés avec lui.

Mais si un rapport implique une différence, il implique aussi, et par cela même une opposition. La forme, le degré et les termes de l’opposition peuvent varier, mais dès qu’il y a différence, il y a scission dans l’être, et, partant, opposition. Or, dans l’opposition, l’entendement qui ne va que du même au même, et ne s’appuie que sur l’identité abstraite, ne voit que l’opposition, c’est-à-dire les termes

  1. Bien qu'en examinant la chose de près on voie que deux attractions ne s'attirent qu'autant qu'elles se repoussent, comme le démontre ce qui suit.