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logique et une idée de l’esprit, que l’idée de la nature est l’objet propre de la science de la nature, que cette idée ne peut être entendue que par la pensée qui lui est adéquate, c’est-à-dire par la pensée spéculative, et enfin que toute autre connaissance de la nature suppose et cette idée et cette pensée, soit comme moyen qu’elle emploie, soit comme objet final auquel elle aspire.

Si cette conception hégélienne de la nature et de la science de la nature est vraie, tout le reste n’est que secondaire ; ce n’est, en quelque sorte, qu’un accident ; les lacunes et les imperfections, voulons-nous dire, qu’on rencontre dans la philosophie de la nature de Hégel, et dont quelques-unes, d’ailleurs, ont été signalées par Hégel lui-même[1], disparaissent devant la vérité de la conception générale, car elles pourront être comblées et rectifiées, soit par les développements qu’on en pourra déduire, soit par une application plus exacte des principes qui y sont contenus.

Le premier point qu’il importe d’examiner, ce sont les diverses manières dont on peut se représenter scientifiquement la nature, ou, ce qui revient au même, les diverses notions qu’on peut s’en former, et déterminer celle qui, parmi ces notions, est la plus vraie. Car tel est l’objet, telle est la science de cet objet. Telle est la notion que nous nous en formons, tels seront les procédés que nous emploierons pour le connaître. C’est ainsi que nous disons que l’absolu ne peut être saisi que par la pensée qui lui est adéquate, ou que le mathématicien démontre

  1. Voy. § 270