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présupposent le développement de la plante, ou comme les dernières touches de l’artiste présupposent l’ébauche et la main qui a dégrossi le marbre. Mais, de même que la fleur et le fruit concentrent et résument la plante entière, en y ajoutant le parfum, la saveur et la beauté, de même que ce sont les dernières touches de l’artiste qui créent la statue en y faisant pénétrer le mouvement et la vie, ainsi c’est la connaissance spéculative qui achève et couronne l’édifice de la science de la nature. La connaissance spéculative est, il est vrai, un résultat, mais un résultat qui enveloppe tous les développements antérieurs. Elle est une fin, et une fin qui n’est pas extérieure à son point de Départ et aux degrés intermédiaires qui l’ont amenée, car en ce cas, elle ne serait pas une fin véritable, mais elle est la fin de son commencement, et celui-ci, à son tour, est le vrai commencement de la fin, c’est-à-dire le commencement qui est en vue de la fin, et qui se retrouve dans la fin, comme le germe se retrouve dans la fleur et le fruit ; elle est, en d’autres termes, une fin qui est elle-même et le commencement et les degrés intermédiaires qui l’ont réalisée. La connaissance spéculative contient donc la connaissance expérimentale et mathématique, mais elle la contient comme des moments inférieurs et subordonnés que la pensée a traversés, pour s’élever à une plus haute conception de la nature.

Les recherches auxquelles nous allons nous livrer établiront, nous en avons la confiance, l’exactitude de ces paroles.

Nous commencerons par rappeler que notre doctrine est qu’il y a une idée de la nature, comme il y a une idée