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sophie de la nature ne fait pas l’ombre d’un doute dans notre esprit, et cette conviction nous allons nous efforcer de la faire passer dans l’esprit du lecteur.

Mais avant d’aborder dans cette introduction les questions qui doivent préparer le lecteur à l’intelligence de la conception hégélienne, nous voulons brièvement indiquer, plutôt que discuter ici, les objections qu’on pourra adresser à Hégel, comme celles qu’on lui a déjà adressées.

Et, premièrement, on pourra lui reprocher son langage et sa phraséologie, que quelques uns ont appelés barbares et inintelligibles. C’est là un reproche qui a été adressé à sa philosophie en général, et que nous avons examiné ailleurs[1] ; et nous ajouterons ici que non-seulement son langage n’est ni barbare, ni inintelligible, mais que lorsqu’on a la clef de ses théories, on le trouve le plus clair, le plus propre et le plus intelligible. La question ne porte donc pas sur son langage, mais sur le fond de sa doctrine, d’une part, et, de l’autre, sur l’appréciation qu’on en fait. Il s’agit, en d’autres termes, de savoir, d’une part, si ses théories sont fondées en raison, et de l’autre, si celui qui les juge est suffisamment préparé pour les juger.

Un autre reproche qu’on lui a fait, c’est que sa Philosophie de la nature contient des inexactitudes et des erreurs matérielles, comme aussi d’avoir ignoré quelques-unes des dernières découvertes. Mais, en vérité, on serait bien sévère envers Hégel si, dans une œuvre aussi vaste que

  1. Introduction à la Philosophie de Hégel, avant-propos, p. 13 et suiv., et Introduction à sa Logique, Avertissement.