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extériorité immédiate. Il n’y a pas lieu de parler ici des points de l’espace comme formant son élément positif, parce que dans son état d’indifférence l’espace est la possibilité, et non la position de ces éléments juxtaposés et négatifs[1], ce qui fait qu’il forme un tout continu. Car le point, cet être-pour-soi de l’espace[2] est plutôt une négation qu’on y pose. Par là la question de la divisibilité infinie d« l’espace est résolue (§ 106, Remarque). L’espace est la quantité pure, mais la quantité qui n’est plus dans sa détermination logique. Il est, en d’autres termes, la quantité dans son existence immédiate extérieure. Par conséquent la nature ne commence pas par la qualité, mais par la quantité, et cela parce que sa détermination n’est pas, comme l’être logique, un premier état immédiat et abstrait, mais un état qui contient essentiellement la médiation, et qui constitue une existence extérieure et autre qu’elle-même[3].

  1. Nicht das Gesetzseyn des Aussereinanderseyns und Negativen
  2. Das Fürsichseyn. (Voy. § 256.)
  3. In sich vermittelte, Aeusserlich-und-Anders-seyn. Il n’y a pas de lieu dans l’espace en tant que pur espace, et avant toute autre détermination, mais il y a seulement des ici (das hier) identiques et indéterminés, et qui contiennent la possibilité du lieu. L’espace doit être considéré ici comme la première détermination de l’extériorité, ou, pour mieux dire, comme l’extériorité elle-même. Chacun de ses éléments (les ici), extérieurs les uns aux autres pose en lui des limites et des différences, ce qui fait sa discrétion et son indivisibilité, mais au delà de la limite il est ce qu’il est en deçà, ce qui fait sa continuité et sa divisibilité. Les premières déterminations logiques de l’espace sont celles de la quantité, parce que l’espace est le commencement de la nature, et non le commencement absolu. Il contient, par conséquent, une médiation, et son essence étant l’extériorité, il est dans chacun de ses éléments hors de lui-même et autre que lui-même, ce qui est le propre de la quantité. (Voy. § suiv.)