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B. Ces éléments individualisés et leur rapport dans cet état d’abstraction, c’est-à-dire, la matière et le mouvement ; ce qui constitue la mécanique finie.

C. La matière dans la liberté de sa notion immédiate[1], ou dans son mouvement libre. C’est la mécanique absolue[2].

  1. An sich seienden Begriff, pour la distinguer de sa notion médiate, — das Fürsichsein, — qui se réalise dans l’organisme. La matière est libre ici relativement à la matière de la mécanique finie.
  2. Pour bien comprendre cette partie de la philosophie hégélienne, il ne faut pas perdre de vue les points suivants : 1° Que l’idée, tout en produisant des déterminations nouvelles, imprime à ces déterminations la forme logique. 2° Que son évolution consiste à aller d’une détermination abstraite à une détermination plus concrète qui contient aussi cette dernière et toutes les précédentes ; par exemple, de l’espace à la matière abstraite, de la matière aux corps particuliers, etc. 3° Que ces déterminations ne doivent pas être considérées comme pouvant exister l’une sans l’autre, mais comme liées par une nécessité intérieure, de telle sorte que la lumière, par exemple, appelle nécessairement l’ombre, et celle-ci la lumière, et la couleur l’une et l’autre. 4° Qu’en passant de l’une à l’autre ces déterminations s’enveloppent les unes dans les autres, ce qui fait d’une part qu’elles se limitent, et d’autre part qu’une détermination inférieure ne se trouve comprise que comme simple caractère dans une détermination supérieure, c’est-à-dire qu’elle s’y trouve combinée avec d’autres déterminations qui allèrent et modifient la nature qu’elle possède en elle-même, et dans sa propre sphère. Telle est, par exemple, la différence de la lumière pure, de la lumière dans le soleil, et de la lumière telle qu’elle se produit dans le cristal, l’électricité, etc. 5° Que les différents états, ou propriétés des corps, pesanteur, chaleur, lumière, ne sont pas des éléments qui viennent, pour ainsi dire, s’y ajouter du dehors, mais les éléments constitutifs des corps, et leur différence repose sur les différences et les développements successifs de l’idée. 6° Qu’il ne faut pas se représenter ces développements comme des développements chronologiques, mais comme des développements logiques ou métaphysiques. (Voy. notre Introd.)