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suit, ou que la synthèse lui échappe, ou qu’il ne compose qu’une synthèse artificielle et extérieure, et dont les éléments sont plutôt juxtaposés qu’unis par des rapports réels et intrinsèques. C’est ainsi, par exemple, qu’il n’a pas démontré le rapport de sa logique et de sa métaphysique ; et que dans les limites mêmes de sa logique non-seulement ne se trouvent pas indiqués les liens qui en unissent les diverses parties, mais il y a des parties qui ne peuvent se concilier entre elles[1]. Quant à sa physique, elle est peut-être la partie de sa doctrine qui offre un ensemble de recherches le plus systématique, en ce qu’Aristote y a embrassé le domaine entier de la nature, et y a nettement marqué ses principales divisions ; et cependant elle n’est pas non plus un système, dans l’acception stricte du mot, parce que ces divisions, ainsi que les matières qu’elles renferment, n’y sont ni déduites ni démontrées[2].

Si Platon et Aristote ne parvinrent pas à organiser la science, on les voit néanmoins s’élever à la conception de l’unité de l’univers, et faire de cette conception comme la base et le principe moteur de leurs investigations. C’est là surtout, outre la beauté de la forme chez Platon, et l’importance de certaines recherches spéciales chez Aristote, de son histoire des animaux, par exemple, ce qui assure à leurs œuvres une vie immortelle, et en fera toujours

  1. Voy. Introduction à la Philosophie de Hégel, chap. V, § 4 ; — Introduction à sa Logique, chap. IV, et notre thèse latine, Platonis, Aristotelis et Hegelii de medio termino doctrina.
  2. Voy. Histoire de la philosophie de Hégel, vol. XIV, édition de Berlin, 1842.