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§ 251.

La nature est en soi un tout vivant. Son mouvement à travers ses différents degrés a sa raison intime dans ce principe, que l’idée doit poser ce qu’elle est en soi, ou, ce qui revient au même, que de son existence immédiate et extérieure, qui est la mort, elle doit revenir sur elle-même pour revêtir d’abord la forme de l’être vivant, annuler ensuite cette détermination où elle ne possède que la vie, et se manifester comme esprit, lequel constitue la vérité et la fin de la nature, ainsi que la plus haute réalité de l’idée elle-même[1].

DIVISION. §252.

L’idée, en tant que nature, se trouve :

1o Dans une détermination où les éléments constitutifs de la nature existent l’un hors de l’autre, et dans un état d’individuation infinie. Vis-à-vis d’eux l’unité de la forme demeure comme un principe extérieur, comme un idéal qui n’existe qu’en soi, et auquel on aspire. C’est la matière et son système idéal, ou la mécanique.

2o Dans la détermination de la particularité. Ici la réalité est posée avec une différence propre et une forme im-

  1. Bien que l’idée ne soit que d’une manière imparfaite dans la nature (§ 250), ses déterminations se retrouvent cependant au fond de tous les produits de la nature. Celle-ci ne fait donc que réaliser — setzen, poser — successivement les déterminations qui sont contenues dans son idée, en partant des déterminations les plus abstraites, où, par cela même qu’elle est à l’état immédiat et de morcellement, l’idée est privée de vie. Car la vie suppose la forme réfléchie de l’être et son unité concrète. (Voy. § 337 et suiv.)