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produits ne se laissent pas complétement façonner par elle. Ces traces, qui sont la conséquence de l’action et de l’unité de la notion, surprennent souvent l’observateur attentif, mais elles étonnent surtout, sans cependant amener aucune conviction, celui qui est habitué à ne s’attacher dans l’histoire de la nature, comme dans celle de l’humanité, qu’à ce qu’il y a de contingent et d’accidentel.

Ce qu’il faut éviter à ce sujet, c’est de prendre ces traces pour des déterminations générales des êtres, ce qui donne lieu à ces analogies dont il a été question précédemment.

C’est dans cette impuissance de la nature à réaliser d’une manière parfaite la notion que réside la difficulté, et, dans plusieurs cas, l’impossibilité, en partant de l’observation extérieure, de distribuer les êtres en classes et en genres suivant des différences invariables. Partout la nature confond les limites essentielles des êtres par des produits intermédiaires et irréguliers qui fournissent des exemples contre la détermination invariable de leur différence ; ce qui a même lieu dans la circonscription d’un genre, du genre homme, par exemple, où les avortons peuvent être considérés, d’une part, comme appartenant à ce genre, et, d’autre part, comme ne possédant pas la détermination essentielle qui constitue le genre.

Mais, pour que l’on puisse considérer ces produits comme imparfaits, bizarres et monstrueux, il faut supposer un type invariable qui n’est pas le résultat de l’expérience, car c’est à l’aide de ce type que nous reconnaissons ces avortons, ces monstres et ces produits mixtes de la nature ; ce qui suppose l’invariabilité et la puissance de la notion et de ses déterminations.