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formée, d’un côté, par cette nécessité dont la nature marque ses produits, ainsi que par son organisation rationnelle et

  1. engendré serait devenu, à son tour, un être générateur jusqu’à l’être négatif, la matière, la source du mal. Et ainsi la création cesserait avec l’absence de toute forme. Ces deux explications sont toutes deux exclusives et superficielles, et posent un but indéterminé. Celle qui va du parfait à l’imparfait est préférable en ce que l’on y a devant soi le type de l’organisme achevé ; et c’est ce type que la faculté représentative doit avoir devant elle pour entendre les organismes inférieurs. Ce qui apparaît chez ces derniers comme subordonné, comme par exemple, des organes qui n’ont pas de fonction, on l’entend par les organisations supérieures, qui font voir la place qu’il occupe. Le parfait, pour l’emporter sur l’imparfait, doit non-seulement exister dans la représentation, mais dans la réalité. » Dans la métamorphose aussi il y a la conception d’une idée qui se reproduit dans les différentes espèces, et même dans chaque organe particulier, de telle sorte que ces espèces et ces organes ne seraient que des formes diverses d’un seul et même type. On parle également de la métamorphose d’un insecte en ce que, par exemple, la chenille, le cocon et le papillon sont un seul même individu. Chez l’individu, le développement se fait bien dans le temps, mais il en est autrement de l’espèce. Dès que l’espèce existe d’une manière particulière, les autres modes de l’existence sont posés par cela même. L’eau étant posée, sont posés par là même l’air, le feu, etc. Il est important de maintenir l’identité, mais il n’est pas moins important de maintenir la différence, et celle-ci est rejetée dans l’ombre lorsqu’on ne conçoit le changement que comme un changement quantitatif. Et c’est là ce qui fait l’insuffisance de la conception qui se représente la différence des êtres comme une simple métamorphose. » C’est ici aussi que vient se placer la conception suivant laquelle les choses de la nature, et surtout les êtres vivants formeraient des séries. Le désir de connaître la nécessité de ce développement conduit à chercher une loi de la série, une détermination fondamentale qui, tout en posant la différence, se continue dans cette différence, et pose en même temps et par cela même une nouvelle différence. Mais augmenter un terme par l’addition successive d’éléments uniformément déterminés, et ne voir dans les membres de la série que le même rapport réciproque, ce n’est pas là déterminer suivant la notion. Cette manière de