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extérieure, mais par le mouvement de l’idée qui forme le principe interne, de la nature. La vraie métamorphose n’appartient qu’à la notion, car le changement de la notion n’est qu’un développement. Mais la notion se trouve dans la nature en partie comme principe interne, et en partie comme individu vivant. Or la métamorphose dans sa réalisation[1] n’atteint que ce dernier.

L’ancienne ainsi que la moderne philosophie se sont fait une fausse notion de la nature en se représentant sa formation et son passage d’une sphère à une autre sphère plus élevée comme une production extérieure et matérielle, et pour rendre cette doctrine plus claire, elles l’ont enveloppée des obscurités du passé[2]. Le propre de la nature est de se produire extérieurement. En elle les existences se différencient, tombent l’une hors de l’autre, et apparaissent comme n’ayant aucun lien, ni aucun rapport entre elles. Le principe interne de la nature qui engendre ces différents degrés, c’est la notion et son

  1. « Existirende Metamorphose», la métamorphose existante, ou telle qu’elle existe dans l’individu. Hégel veut dire qu’il y a une double métamorphose, une métamorphose idéale, ou la métamorphose de la notion même de la nature, et qui est l’objet propre de la science de la nature, et cette même métamorphose telle qu’elle se produit, et se réalise dans l’individu. Le texte dit individu vivant, lebendiges Individuum. Il ne s’agit pas cependant ici de l’individualité douée de vie dans la signification propre du mot, mais des êtres individuels de la nature en général. Hégel emploie souvent l’expression vivant pour désigner le mouvement et l’activité de l’idée.
  2. Ceux qui prétendent expliquer la formation de la nature par un principe qui a agi dans le passé compliquent la question au lieu de la résoudre. Car, à moins de dire que la nature est l’œuvre du hasard, il faut admettre qu’elle obéit à des lois, et c’est tout simplement ces lois qu’il s’agit de déterminer. (Conf. § 340.)