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l’organisme soit dans l’espace, c’est là une condition qui n’a pas de réalité pour l’âme ; autrement il y aurait autant d’âmes qu’il y a de points matériels, car l’âme sent dans chaque point de l’organisme. On ne doit pas se laisser tromper par l’apparence de l’extériorité réciproque de chaque point, mais comprendre que ces points ne forment qu’une unité. Les corps célestes apparaissent seulement comme indépendants. Comme dans la nature l’unité n’est qu’un rapport d’êtres indépendants en apparence, la nature n’est pas libre, mais ses caractères sont la nécessité et la contingence. Car la nécessité est l’indivisibilité de deux termes différents, qui apparaissent encore comme indifférents. Et comme cet état abstrait de l’extériorité doit lui aussi trouver sa place et sa réalisation, la nécessité de la nature est inséparable de la contingence. C’est la nécessité extérieure, ce n’est pas la nécessité intérieure de la notion. La physique s’est beaucoup occupée de la polarité. Cette notion est un grand progrès de la métaphysique de la physique ; car la polarité n’est précisément rien autre chose qu’un rapport nécessaire entre deux termes différents, lesquels ne font qu’un, en ce que la position de l’un entraîne celle de l’autre. Mais cette polarité ne va pas au delà de l’opposition. Cependant dans l’opposition est aussi donné le retour de l’opposition à l’unité, et c’est là ce troisième terme qui constitue la nécessité de la notion, nécessité qui ne se trouve pas dans la polarité[1]. Dans la nature, qui est le champ de la

  1. Telle que la conçoit la physique ordinaire.