Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
§ 248.

Dans cette existence extérieure, les déterminations de la notion apparaissent comme séparées et dans un état d’indifférence et d’indépendance réciproque, et la notion y est comme cachée[1]. Il n’y a donc pas de liberté dans la nature, mais tout y est soumis à la nécessité et à la contingence. Par conséquent, si l’on considère son existence propre et déterminée, la nature ne doit pas être divinisée. Et c’est une erreur que de regarder le soleil, la lune, les animaux, les plantes, etc., comme des œuvres de Dieu supérieures à l’homme et à tout ce qu’il accomplit. La nature considérée en soi, c’est-à-dire dans l’idée, est chose divine ; mais telle qu’elle est dans la réalité, son être ne correspond pas à sa notion, et elle est plutôt la contradiction qui n’a pas encore reçu une solution[2]. Son caractère, son état propre c’est le devenir[3], la négation, le non ens, notion par laquelle les anciens ont défini la matière. C’est là ce qui fait considérer la nature comme la chute de l’idée, parce que celle-ci dans sa forme extérieure n’est pas adéquate à elle-même. Ce n’est qu’à la pensée irréfléchie, et à la conscience sensible qui n’a pas encore

  1. Als innerliches. Comme intérieure ; parce qu’elle ne s’est pas encore manifestée dans l’unité de l’idée et dans l’esprit.
  2. Comme dans la nature l’idée est extérieure à elle-même, la nature ne répond pas à l’idée, et elle amène une contradiction qui n’a sa solution que dans la pensée ou dans l’esprit.
  3. Le texte porte Gesetztseyn, l'être posé, c’est-à-dire que la nature ne se pose pas elle-même, mais qu’elle est posée, et qu’elle devient en vue d’autre chose.