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§ 247.

L’idée se produit dans la nature sous la forme d’une existence étrangère à elle-même. Comme c’est l’idée qui pose par là la négation d’elle-même, et qu’elle devient extérieure à elle-même, la nature ne doit pas être considérée comme une existence extérieure relativement à l’idée, ni même relativement à son existence subjective, c’est-à-dire à l’esprit, mais on doit considérer cette manière d’être extérieure comme une détermination où elle existe en tant que nature[1].

  1. Pour bien saisir ce passage et ce qui suit, il faut avoir présents les points suivants que nous avons examinés dans notre Introduction, savoir : 1° qu’il y a une notion de la nature, ou, ce qui revient au même, que la nature n’est qu’une détermination, un mode de l’idée-nature ; 2° que dans la nature l’idée se sépare d’elle-même, non d’une manière absolue, mais seulement en ce sens que la nature constitue un état extérieur de l’idée, et partant l’extériorité elle-même ; 3° que la nature visible, tel temps, tel espace, tel mouvement est ce qu’elle est en son idée ; 4° que la nature se dédouble, et existe deux fois, une fois hors de l’esprit et une fois dans l’esprit, ou, ce qui revient au même, que l’idée se pense deux fois, une fois hors d’elle-même, ce qui constitue la nature en tant qu’elle est séparée de l’esprit, et une fois au dedans d’elle-même, ce qui constitue l’esprit et la nature en tant qu’elle est pensée par l’esprit. Ainsi, par exemple, il y a le temps hors de la pensée, et tel qu’il existe dans la nature en tant que non pensée, et il y a le temps en son idée et tel qu’il est pensé.