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faire équilibre à l’action de la force centrifuge, il s’est détaché de la nébuleuse une série d’anneaux, qui se sont ensuite transformés en les planètes que nous voyons circuler autour du soleil. Mais comment cette transformation s’est-elle opérée ? Comment les anneaux, qui ne sont que des circonférences, ont-ils pu former des corps sphériques solides ?

D’abord les anneaux, en se séparant de la nébuleuse, ont gardé le même mouvement que la nébuleuse, c’est-à-dire ils ont tourné autour d’eux-mêmes. On conçoit ensuite que la matière n’ait pas été identiquement disposée sur tous les points de leur masse, et qu’en tel endroit elle ait été plus dense qu’en tel autre. Il s’en est suivi qu’il s’est formé, sur ces mêmes anneaux, des centres d’attraction, autour desquels la matière des autres parties de l’anneau est venue se condenser ; ce qui a amené le brisement des anneaux en plusieurs fragments. Ces fragments, qui, eux aussi, étaient doués du même mouve ment que l’anneau, n’étaient pas cependant doués tous de la même vitesse, soit par suite de la différence de leur densité, au moment même où ils se sont détachés de l’anneau, soit par suite des perturbations que les différentes parties du système, c’est-à-dire les différents fragments ont dû produire les uns sur les autres. Les différents fragments ont pu ainsi se rencontrer à peu près, dans le plan primitif de l’anneau, et se réunir pour former une masse solide, ou la planète.

Ce sont là les traits principaux de la théorie de Laplace. Cette théorie paraît satisfaire les physiciens, qui généralement l’appellent, il est vrai, une hypothèse, mais