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stitue une force, un état propre et indépendant du mobile, puisque, bien que le corps central attire le mobile vers lui, celui-ci le dépasse, et s’en éloigne en vertu de cette force. Et le ralentissement même de son mouvement, c’est-à-dire le conflit qui s’engage, du périhélie à l’aphélie, entre le corps central et la planète, montre cette distinction et cette indépendance ; il montre, en d’autres termes, que l’unité du mouvement réside ailleurs que dans la masse.

On pourra, en outre, demander quelle est, dans ce mouvement, la fonction de la force centrifuge, et comment elle peut se combiner avec la force centripète. Sa fonction, dira-t-on, consiste à empêcher la planète de tomber sur le soleil. Mais, si c’est une force opposée à la force centripète, il n’y a pas de raison pour qu’elle ne soit pas égale à la force centripète. En ce cas, on ne conçoit pas comment le mouvement peut avoir lieu, car deux forces égales et contraires se neutralisent. Ce n’est, dira-t-on encore, ni dans la force centripète ni dans la force centrifuge que réside l’unité du mouvement, mais dans ce terme moyen, dans cette résultante, où les deux forces se trouvent combinées. Or, c’est là précisément la condamnation de cette théorie. Car c’est dans ce moyen terme, dans cette résultante, comme on l’appelle improprement, que réside le principe un et indivisible du mouvement, principe qui est, par cela même, autre que la masse, et que la masse et ses attractions ne sauraient expliquer.

Nous terminerons nos recherches sur cette question par un rapide examen de la théorie de Laplace sur la formation du système planétaire. Cette théorie est celle que