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que la force attractive, et qui, par cela même qu’elle a une autre origine que la force attractive, est, il faut le croire, indépendante de la masse ; ou bien, si elle est déterminée par la masse, il faudra dire par quelle masse, puisque la masse solaire ne fait que la fonction d’attirer. En tout cas, l’unité de la loi et du mouvement se trouve par là brisée. Il faut ensuite expliquer comment par la masse un mouvement plus rapide devient un mouvement plus lent, et un mouvement plus lent devient un mouvement plus rapide. On prétend l’expliquer par la vitesse acquise, et en faisant faire à la masse centrale la fonction d’accélérer et de retarder le mouvement, de l’accélérer d’un côté de l’orbite, et de le retarder de l’autre, et de le retarder de la même quantité qu’elle l’accélère[1]. Mais d’abord, dans cette explication, il faut partir, qu’on le veuille ou non, de cette supposition que la planète a commencé à se mouvoir en allant de l’aphélie au périhélie, et exactement à son aphélie, autrement on n’aurait pas le mouvement accéléré qui doit être retardé, comme on n’aurait pas, non plus, la quantité d’accélération, et de vitesse acquise nécessaires pour pouvoir ramener le mobile du périhélie à l’aphélie. Or, c’est là une supposition artificielle et purement gratuite ; car il n’y a pas de raison pour que la planète commence à se mouvoir plutôt à l’aphélie qu’au périhélie, ou à un point quelconque de son orbite. C’est une représentation empirique tirée de la chute et du mouvement du pendule. Et c’est là précisément ce qui fait qu’au lieu de saisir

  1. C’est là, nous le répétons, l’explication qui découle nécessaire ment de la loi de Newton. Conf. note 1, p. 87.