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tandis que le centre continuant à l’attirer doit ralentir son mouvement[1].

Mais d’abord on pourrait demander si la masse du soleil l’emporte réellement sur celle des planètes ; car il se peut que la densité spécifique des planètes soit plus grande que

  1. Les astronomes diront probablement que ce n’est pas là leur théorie, et que ce n’est pas ainsi qu’ils expliquent les différents mouvements de la planète. Nous ferons observer, à cet égard, que nous avons cherche à nous éclairer sur ce point, c’est-à-dire sur la question de savoir quelle est leur véritable théorie, non-seulement dans les livres, mais dans des conversations avec des astronomes distingués, et qu’il ne nous a pas été possible de bien saisir leur pensée. Et qu’il nous soit permis d’ajouter qu’il nous a semblé qu’ils ne se doutent même pas des objections que soulève leur théorie. Car ils vous disent, d’abord, qu’il y a eu une impulsion initiale donnée à la planète, suivant la tangente, et que cette impulsion, une fois donnée, se conserve, comme si elle était donnée à chaque instant, et qu’elle est constante. Nous avons montré, à plusieurs reprises, ce qu’il y a d’inadmissible et de rationnellement impossible dans cette hypothèse. Maintenant, d’où vient que le mouvement est, tour à tour, accéléré et retardé ? Faut-il expliquer ce fait par la loi des aires, en disant que, puisque, d’après cette loi, la planète doit parcourir des secteurs égaux dans des temps égaux, son mouvement doit s’accélérer à mesure qu’elle s’approche du soleil, et se ralentir à mesure qu’elle s’en éloigne ? Mais la loi des aires dépend, suivant leur doctrine même, de la loi de Newton, et elle n’en est qu’une déduction. Il est donc vrai de dire que c’est par la masse, et par les rapports de masse, se combinant, on ne sait comment, avec la prétendue impulsion initiale, qu’ils expliquent, et qu’ils sont tenus d’expliquer l’unité de mouvement des corps célestes. On pourrait aussi demander, si l’impulsion initiale et la force centrifuge sont une seule et même force, ou bien, si ce sont deux forces différentes. Si c’est une seule et même force, comment se fait-il que cette impulsion une fois donnée, et qui est constante aille en augmentant des pôles à l’équateur ? Si ce sont deux forces différentes, quel est leur rapport ? Car il faut bien qu’il y en ait un, puisqu’elles coexistent toutes deux dans la même planète, et qu’elles sont toutes deux ramenées à une seule et même direction. On glisse sur ces questions, et sur d’autres, ou on les laisse dans l’ombre.