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songea pas à ramener les mouvements de ces astres aux mouvements des planètes. Mais Newton, qui voulait tout ramener à sa loi, s’appliqua à démontrer que cette loi règle tout aussi bien les mouvements des comètes que celles des planètes. Or, si les comètes ont une autre origine que les planètes, si, comme l’avouent les physiciens eux-mêmes, elles n’appartiennent pas à cette nébuleuse d’où serait sorti notre système solaire, mais elles sont de petites nébuleuses qui se meuvent dans l’immensité de l’espace, et qui ne sont, pour ainsi dire, entraînées qu’accidentellement dans la sphère de l’attraction solaire, il semble qu’on en devrait plutôt conclure que les mouvements de ces astres s’exécutent en dehors des mouvements du monde planétaire, ou que, s’il y a entre eux des ressemblances, il y a aussi des différences, et que ce sont précisément ces différences qui constituent leur nature et leur manière d’être spéciales. Et, en effet, tandis que les pi un êtes se meuvent toutes dans la même direction, les comètes se meuvent dans des directions opposées, c’est-à-dire les unes se meuvent d’un mouvement direct, et les autres d’un mouvement rétrograde, ce qui montre déjà que leur rapport avec le corps central n’est pas le même que celui des planètes. Ainsi, si l’on admet l’hypothèse de Laplace relativement à l’origine et à la constitution de notre système solaire, les mouvements des corps qui forment ce système seront déterminés par la rotation primitive de la nébuleuse, et des anneaux qui s’en sont successivement détachés[1] ; tandis que les comètes, par

  1. Voy. ch. suiv.