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sième loi, d’où cette déduction se fait le plus facilement, est fondée sur le rapport du temps de la révolution de la planète, et du grand axe ou de la distance moyenne de cette même planète au corps central[1]. C’est probablement de ce rapport que Newton a déduit sa loi, loi suivant laquelle les attractions et les mouvements seraient déterminés par la proportionnalité des masses. Or, c’est là ce qui n’est pas démontré, et ce qui n’est pas nécessairement contenu dans la loi de Kepler ; car il se peut très bien que ce ne soit pas la masse qui détermine ces attractions et ces mouvements, leur forme, ainsi que leur différence. Et les mouvements des étoiles multiples montrent déjà que ce n’est pas là une simple possibilité, mais un fait. Il y a cependant d’autres faits et d’autres considérations qui se réunissent pour le prouver. Et, en effet, on admet que les attractions sont le principe des mouvements des planètes, et que la quantité de ces mouvements, ou la vitesse dépend. de la masse du corps central, ainsi que de la masse de la planète, et de sa distance du corps central. Mais la planète est animée d’un double mouvement, d’un mouvement autour d’elle-même, et d’un mouvement autour du corps central. Maintenant, ce double mouvement faut-il le rapporter à un seul et même principe, ou bien à deux principes différents ? En d’autres termes, le mouvement de rotation est-il déterminé, comme le mouvement de révolution, par le rapport de la planète avec le corps central, ou bien par un autre principe ? Si c’est par un autre prin-

  1. Pour la déduction mathématique de cette loi, voy. § 270. On sait, du reste, que la loi de Newton peut se déduire de chacune des trois lois de Képler.