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montre les lois de Képler elles-mêmes. Mais c’est là aussi ce qu’il faut démontrer ; ce qu’il faut démontrer, voulons-nous dire, c’est que la déduction newtonienne est légitime et nécessaire, et qu’elle est légitime et nécessaire, non mathématiquement et suivant l’ancienne logique, mais suivant la raison et la logique absolues. Car une déduction ou une généralisation peut être mathématiquement admise, et cependant être fausse, comme elle peut être vraie suivant la logique formelle, mais fausse en réalité, et suivant la logique absolue[1]. Ainsi, en partant de l’unité et de l’identité abstraite de la nature humaine, on peut dire que tous les hommes sont égaux, et, par suite, que tous ont droit sur toutes choses, ce qui est faux suivant la réalité, et suivant l’absolue logique. Ou bien, on pourra démontrer mathématiquement que le centre est un point géométrique, mais il ne suit nullement de là que le centre physique soit un point. Tout au contraire, par là même que c’est le centre physique, ce ne peut pas être un simple point. De même, on peut dire que dans un corps qui se meut suivant la droite, il est implicitement donné qu’il ne se meuve que suivant la droite, ou, ce qui revient au même, qu’il se meuve indéfiniment suivant cette direction. Mais cela n’est vrai qu’implicitement et virtuellement, car actuellement et réellement le corps ne peut pas se mouvoir indéfiniment suivant une droite. Ainsi, la déduction newtonienne peut implicitement être contenue dans les lois de Képler, et être cependant fausse. Et, en effet, la troi-

  1. Nous supposons, bien entendu, que cette différence est connue du lecteur. Voy. Introduct. à la logique de Hégel.