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petite, la masse la plus grande est la masse qui attire, et la masse la plus petite est la masse attirée. Celle-ci attire, il est vrai, elle aussi, la masse la plus grande, mais les attractions de la plus grande l’emportent sur les siennes ; et c’est ce qui fait que la plus grande est son centre, et qu’elle tourne autour d’elle ; et, par suite, que les planètes tournent autour du soleil, et les satellites autour des planètes. Or, ceci n’est pas conforme à l’expérience ; car on a d’abord les étoiles doubles. Ici le mouvement est indépendant de la masse. Le satellite tourne autour de la planète principale, et celle-ci autour de son satellite, et leur centre est, comme on dit, dans le vide ; ce qui signifie que le principe et le centre de leur mouvement sont dans leur rapport, et nullement dans le plus et le moins de leur masse. C’est ce qui a fait dire à Bessel que les

    toutes les suppositions que l’on fait sur la possibilité de cette chute, sur la direction que suivrait la planète, etc., sont des suppositions en dehors de la réalité, et, l’on peut dire, de toute possibilité rationnelle. En effet, une planète, par cela même qu’elle fait partie d’un système, ne peut pas tomber sur une autre planète ; car cette possibilité impliquerait l’anéantissement du système lui mime, c’est-à-dire de toute possibilité réelle concernant la nature et l’existence de ce système. Enfin, nous ferons remarquer que quant) même, dans ce rapport, la masse la plus petite serait quantitativement = 0, elle ne le serait qualitativement, ou comme élément essentiel du rapport. Car, dans ce sens, elle est tout aussi essentielle que la masse la plus grande. Ce qui montre que ce rapport repose sur un principe supérieur à la quantité, et dont la quantité ne saurait rendre compte. En somme, et pour nous résumer, dans un système, le mouvement et la vitesse de deux ou plusieurs corps ne sont pas déterminés par l’un d’eux, mais par leur rapport ; de telle sorte que, si le principe du mouvement est la masse, ce ne sera pas la masse d’un seul de ces corps qui déterminera la vitesse de l’un d’eux, mais la masse totale ; et il en sera de même, si c’est un autre principe que la masse.