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Ensuite, si cette loi a un sens, elle veut dire qu’entre deux masses, dont l’une est plus grande et l’autre est plus

    sont des éléments essentiels et actifs de la vitesse, et, par conséquent encore, la vitesse n’est pas telle vitesse par l’attraction de l’une des deux masses, mais par les attractions de toutes deux. — On dira peut-être que le rapport, par cela même qu’il est l’unité de deux termes, tout en contenant les deux termes, les surpasse, et qu’il est, jusqu’à un certain point, indépendant d’eux, ainsi que cela a lieu, par exemple, dans le mouvement elliptique, ou dans certains rapports numériques où les termes varient, tandis que leur rapport demeure invariable. Mais ceci ne prouve nullement que les d’eux termes n’entrent pas tous les deux, et au même titre dans le rapport. Et si l’on dit que la vitesse est, non dans les termes du rapport, mais dans leur unité, c’est-à-dire dans le rapport, il n’y a pas de raison pour que le principe déterminant de la vitesse soit plutôt dans un terme que dans l’autre. — Ainsi, soit une masse = 5, et une autre masse = 3 ; le poids avec lequel l’une gravite sur l’autre sera proportionnel à leur produit, c’est-à-dire = 15 ; et dans ce nombre, qui n’est autre chose que le rapport ou l’unité des deux termes, les deux masses entrent toutes deux, comme éléments également essentiels, de sorte que l’une ou l’autre venant à changer, le rapport changerait aussi. Mais il n’en serait pas de même, lorsqu’il s’agit du mouvement. Car ici le mouvement et la quantité du mouvement seraient absolument déterminés par la masse la plus grande, et la masse la plus petite n’entrerait pour rien dans l’effet total ; de sorte que, si la masse la plus grande est =100, et la plus petite = 50, que celle-ci reste ce qu’elle est, ou qu’elle de vienne = 60 ou à 70, ou même il faut admettre = 99, elle n’a qu’à tomber, et à tomber exactement de la même manière que si elle était = 50, ou 10, ou 1. Ce simple énoncé montre ce qu’il y a d’inadmissible dans une pareille doctrine, surtout lorsqu’on l’applique au rapport des corps planétaires. Car, comme on le voit, on a ici la loi de la chute appliquée aux planètes. Nous avons vu ce qu’il y a d’irrationnel dans l’explication théorique de cette loi. Mais, lors même qu’elle serait exacte relativement à la chute, il ne suit nullement qu’elle le soit re nativement aux corps célestes. Car, nous le répétons, ces corps ne tombent pas. Et quand on parle de la chute d Une planète sur une autre planète, on parle d’une autre chute que celle des corps à la surface de la terre. Le mot est le même, mais la chose n’est point la même. Et