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forme en allant de la chute au mouvement planétaire, et elle se transforme en développant et en posant les éléments contenus dans sa nature, par la même raison elle se transforme et pose d’autres rapports en allant du mouvement planétaire à la gravitation universelle. Comme l’infini mathématique marque l’extrême limite de la quantité, et, par là même, il concentre tous les moments et toutes les

    sans nous dire ce qu’on doit entendre par apparence ; car l’apparence a aussi ses lois, sa raison d’être et sa réalité.Telles sont les apparences de la lumière, par exemple, ou les apparences des êtres, en général (voyez Logique, § 112 et suiv.). Mais, laissant de côté cette considération, nous ferons observer d’abord, que cette différence n’est nullement apparente, mais réelle, puisque, dans l’un des cas, le mouvement cesse, et, dans l’autre, il ne cesse point. On dira que, rigoureusement parlant, le mouvement ne cesse point, même dans le premier cas, puisque le corps continue de se mouvoir avec la terre. À cela nous répondrons que ce n’est pas, eu tant que corps qui tombe, qu’il continue de se mouvoir, mais, en tant que faisant partie de la planète, ou, pour mieux dire, en tant que planète. De toute façon, il y a la différence du fait, et cette différence montre que la pesanteur n’agit pas de la même manière dans les deux cas. Un dit : si le corps ne rencontrait pas la terre, il ne s’arrêterait point, et il continuerait à se mouvoir obliquement. Mais il la rencontre, et il doit la rencontrer, tandis que la terre ne rencontre, ni ne peut rencontrer une autre planète. Et, en supposant qu’il n’y ait là d’autre différence qu’une différence dans le rapport des masses, c’est-à-dire entre le rapport de la masse du corps qui tombe avec la masse de la terre, et le rapport de la masse de la terre avec la masse du soleil, toujours est-il que cette différence amène un état, ou une forme différente de la pesanteur. C’est comme dans la construction du pendule. On construit un pendule idéal, comme on l’appelle, et puis on dit que, s’il y avait un pendule semblable à celui-là, il oscillerait éternellement autour de la verticale. On ajoute, il est vrai, qu’un tel pendule ne peut se réaliser. Ce qu’il faudrait dire, c’est que non-seulement il ne peut pas se réaliser, mais que sa conception théorique est irrationnelle. Car il s’agit ici d’un pendule physique, et qui n’est vrai et possible que dans les conditions de la possibilité physique,