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cés à sa surface. On a recours, il est vrai, pour expliquer cette différence à la force centrifuge. Nous avons déjà montré ce qu’il faut penser de la manière dont on se re présente cette force ; et nous reviendrons encore sur ce point[1]. Mais, en admettant même ce nouvel élément, qui vient s’ajouter accidentellement et pour le besoin de la théorie à la pesanteur, il faudra aussi admettre qu’ici la pesanteur, par là même qu’elle se combine avec un nouvel clément, n’existe, ni ne peut exister comme elle existe à la surface de la terre[2]. Ainsi, dans le premier cas, le corps tombe, dans le second, il ne tombe pas. Dans le premier cas, le mouvement se fait suivant la ligne droite, dans le second, il se fait suivant la courbe. Enfin, dans le premier cas, le mouvement est fini et aboutit au repos, dans le second cas il est infini, et il ne souffre point d’interruption[3]. Mais si la pesanteur se trans-

  1. Voy. chap. VIII et IX.
  2. On verra, § 262 et suivants, la déduction des trois sphères de la pesanteur, c’est-à-dire : 1o de la pesanteur à l’état immédiat et virtuel, ou de la pesanteur en soi, en tant que possibilité abstraite et infinie de tous les étals mécaniques de la matière ; 2o de la pesanteur dans ses rapports finis, — mécanique finie ; — 3o de la pesanteur complètement réalisée, — mécanique absolue.
  3. L’impossibilité de réaliser le mouvement perpétuel à la surface de la terre vient précisément de ce que la pesanteur n’y existe pas comme dans les corps célestes. On dit, il est vrai, à cet égard, que la différence entre la chute d’un corps et le mouvement de la planète n’est pas réelle, mais apparente. Car, ni durant la chute, ni au moment où il rencontre la terre, le corps n’est dirigé suivant le centre de la terre ; de sorte que, si le corps n’était pas arrêté par le sol, il continuerait à se mouvoir indéfiniment autour du centre de la terre, comme celle-ci se meut autour du soleil. Ainsi, avec un si, on supprime la différence, et on réduit cette différence à une apparence ; et cela