Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas la même lumière, ou que c’est le même mouvement, et que ce n’est pas le même mouvement, ou, enfin, que c’est la même pensée et que ce n’est pas la même pensée ; ce qu’il faut dire, en d’autres termes, c’est que s’il y a dans les deux lumières. dans les deux mouvements et dans les deux pensées un élément commun, il y a aussi un élément différentiel, et que cet élément différentiel constitue une sphère nouvelle et distincte de la lumière, du mouvement et de la pensée[1]. Il en est de même de la pesanteur. De ce que les corps sont pesants à la surface de la terre, il ne suit nullement qu’ils le soient, ou qu’ils le soient ’de la même manière dans les rapports planétaires, mais bien plutôt le contraire ; savoir, que la pesanteur n’existe ni n’agit dans le système planétaire, comme elle existe et agit à la surface de la terre, et que, par conséquent aussi, elle n’existe ni n’agit dans la gravitation universelle, comme elle existe et agit à la surface de la terre, et dans le système planétaire ; ce qui veut dire qu’il y a des moments, des sphères distinctes de la pesanteur, dont la filiation et le développement constituent l’idée entière de la pesanteur. De fait, le corps tombe à la surface de la terre, tandis que la planète ne tombe pas. lit cependant elle devrait tomber, si c’était une seule et même pesanteur qui agit sur la planète et à la surface de la terre, ou de la planète, puisque le soleil attire la planète, comme le centre de la terre attire les corps pla-

  1. Comme on peut le voir, les arguments qui suppriment les différences sont le résultat d’une fausse généralisation, qui, s’appuyant sur l’analogie et l’induction, ne voit que l’identité, et supprime, par cela même, la différence.