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doctrine de l’essence.

médiatité de l’être. Elles constituent toutes deux les mêmes moments abstraits du rapport avec soi[1].

remarque.

La sensibilité ne voit dans toute chose limitée et finie que l’être. Cette absence de vraie pensée dans la sensibilité devient ici l’opiniâtreté[2] de l’entendement qui ne veut y voir que l’être identique avec soi, l’être qui ne renferme pas en lui-même la contradiction.

§ CXIV.

Comme cette identité vient de l’être, elle paraît d’abord n’être accompagnée que des déterminations de l’être, et

    qu’on entend par essence, et en quoi elle consiste. Souvent même, après en avoir parlé, on se hâte d’ajouter que nous ne pouvons rien connaître de l’essence des choses. Mais, en ce cas, le mot devrait être banni de la langue, et, ce qui serait plus difficile, on devrait en rayer l’idée de l’intelligence. La signification vraie et objective d’un mot se trouve définie par sa notion, et par le développement rationnel des éléments, ou déterminations que contient cette notion. C’est là ce qu’accomplit la logique hégélienne pour l’essence, comme pour les autres catégories.

  1. Les mêmes moments abstraits, ou les mêmes abstractions, comme a le texte, du rapport avec soi, avec cette différence, il va sans dire, que la première, l’immédiatité de l’être, est l’immédiatité absolue, l’immédiatité sans médiation, et partant un rapport avec soi absolument abstrait, et que la seconde, l’identité, est une immédiatité, un rapport avec soi qui renferme une médiation, en d’autres termes, une détermination réfléchie.
  2. Hartnäcktigkeit. Ainsi la sensibilité, ou, si l’on veut, la pensée purement sensible ne perçoit que le fini, et dans le fini que l’être : ou, comme dit le texte, elle prend toute chose finie (alles Endliche) comme une chose qui est (für ein Seyendes). L’entendement s’élève bien au-dessus de la sensibilité, en ce qu’il pense le général, mais il s’obstine à ne penser que le général abstrait et indéterminé, le général sans détermination et sans différence.