Page:Hegel - Logique, t. 2, trad. Véra, 1874.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6
deuxième partie. — préliminaires.

et c’est en ce sens qu’on parle, par exemple, de l’administration des journaux, de l’administration des postes, de l’administration des finances, etc.[1], ce par quoi on entend que les choses ne doivent pas être prises individuellement dans leur état immédiat, mais comme un tout complexe, et peut-être aussi dans leurs différents rapports. Ces expressions contiennent à peu près ce que nous avons déterminé comme essence. — On parle aussi des essences finies, et l’on dit de l’homme qu’il est une essence finie. Cependant dans la sphère de l’essence on est à proprement parler au-dessus de la finité, et, par conséquent, cette désignation de l’homme est sous ce rapport inexacte. On dit également : il y a une essence suprême, et l’on doit par là entendre Dieu. Il faut à cet égard faire une double remarque. La première c’est que l’expression, il y a, est de celles qui indiquent le fini. C’est ainsi que nous disons, par exemple, il y a tel nombre de planètes, ou bien, il y a des plantes de cette espèce, il yen a d’autres d’une autre espèce. Par conséquent, tout ce qui existe ainsi est quelque chose hors et à côté duquel il y a autre chose. Mais on ne saurait appliquer à Dieu qui est l’être absolument infini l’il y a, on ne saurait dire que hors et à côté de lui il y a d’autres essences. Ce qu’il y a hors de Dieu ne possède dans sa séparation d’avec Dieu aucune essence, et l’on doit plutôt le considérer dans son isolement comme privé en lui-même d’essence, comme une simple apparence. Mais c’est ici aussi que vient se placer la seconde remarque, savoir, que c’est une conception insuffisante de Dieu que celle qui le représente comme la

  1. Zeitungswesen, Postwesen, Steuerwesen.