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deuxième partie. — préliminaires.

l’être[1]. Mais, d’un autre côté, l’être qui suivant sa détermination exclusive est l’être immédiat, est descendu à l’état d’élément purement négatif, à un état d’apparence[2]. — L’essence est ainsi l’être qui apparaît en lui-même[3].

remarque.

L’absolu est l’essence. — Cette définition est la même que : l’absolu est l’être, en tant que l’être est aussi un simple rapport avec soi, mais elle est aussi une plus haute définition de l’absolu, parce que l’essence est l’être qui est descendu plus profondément en lui-même[4], c’est-à-dire, l’être où son rapport simple avec lui-même se trouve posé comme négation de la négation, comme médiation de lui-même avec lui-même[5]. — Lorsqu’on détermine l’absolu

  1. Le texte ne dit pas : « das Seyn » l’être, mais Seyn, être : ce qui est plus exact. Ainsi l’essence est être, c’est-à-dire l’être, l’immédiatité absolue est dans l’essence, mais elle y est comme moment subordonné.
  2. Ist zu einem nur negativen herabgesetzt, zu einem Scheine : est rabaissé à un (élément) seulement négatif, à une apparence. L’être se reproduit, subsiste dans l’essence, mais seulement comme moment subordonné, comme immédiatité de l’essence. Il y est donc rabaissé. Par cela même il n’y est que comme élément négatif, et cela non en ce sens que l’essence est niée par lui, mais en ce sens qu’en se reproduisant dans l’essence, il constitue en elle le moment négatif, le moment qui fait que l’essence, en se niant elle-même, en niant son être, son état immédiat, apparait, qu’elle est la sphère du Schein, de l’apparence.
  3. Das Seyn als Scheinen in sich selbst : l’essence est l’être en tant qu’apparaitre en soi-même : car l’apparence est dans l’essence, ou, pour mieux dire, est l’essence elle-même, et l’être n’est pas seulement, mais il apparaît dans l’essence.
  4. In sich gegangene Seyn : l’être qui est allé, qui a pénétré au dedans de lui-même : c’est-à-dire l’être qui n’est plus l’être immédiat, mais qui par sa dialectique a posé ses déterminations, son contenu.
  5. C’est-à-dire qu’on n’a plus le rapport simple de l’être avec lui-même en tant qu’être immédiat, mais un rapport simple ou une nouvelle immédia-