lonté, dans cette hypothèse, qui absorberait les autres qualités. Enfin, la philosophie de la nature nous engage à partir de l’Être et à lui donner une telle intensité, qu’il absorbe à son tour le penser et le vouloir. Mais cette absorption est en même temps une conservation. Rien ne se perd ; seulement la relation change, et avec elle la qualité, puisque l’une de deux ou de plusieurs directions ou pôles de l’être s’est développée et a surpassé l’autre. C’est ainsi que dans l’animal, l’âme, si nous voulons déjà lui donner ce nom, est l’instinct, qui, d’une part, constitue son individualité, et qui, d’autre part, le retient en rapport avec l’univers. Dans l’homme, elle acquiert une prépondérance marquée sur le corps ; elle s’agrandit, et en croissant, elle rend possible son affranchissement, que nous appelons libre arbitre. Voilà un changement de qualité opéré par la seule augmentation de l’intensité primitive, se développant dans une direction ; car nous pouvons dire que le moi de l’homme est à la fois semblable à celui de l’animal et absolument différent, puisqu’il y a dans tous les deux la sensibilité, et que dans l’homme seul le libre arbitre devient possible, tandis qu’il est impossible dans l’animal. Ainsi, en général, une analogie peut persister, non-seulement dans les différences de quantité, mais même dans celles de qualité. Et si la quantité mathématique, tant que l’on ne parle que des abstractions d’espace et de nombre, ne parait jamais changer de qualité, alors même qu’on la porte jusqu’à l’infini, il n’en est plus de même lorsque cette quantité qui se développe s’applique à un système de forces, dont une
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