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…Et à l’heure du couchant ils parvinrent enfin au pied de la montagne. On n’y voyait aucun signe de vie, — ni trace d’eau ni de plante, — ni l’ombre d’un oiseau qui volait, rien que la désolation s’élevant vers la désolation. Et la cime se perdait dans le ciel.

Alors le Boddhisattva dit à son jeune compagnon : « Ce que vous avez demandé à connaître va vous être révélé. Mais le lieu de la vision est encore éloigné, et le chemin est rude. Suivez-moi et ne craignez rien. Car les forces nécessaires vous seront données ».

Le crépuscule tombait tandis qu’ils gravissaient la montagne. Il n’y avait ni chemin tracé, ni aucune sente révélant le passage d’autres êtres humains ; et le chemin montait par-dessus un entassement sans fin de fragments empilés qui roulaient ou se dérobaient sous les pas. Parfois une masse, délogée, allait