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Mais il ne sut jamais ce qui se passa ensuite dans la maison.

Le soleil brillait déjà haut dans le ciel lorsqu’il osa s’approcher de la demeure de son maître et frapper contre les portes à glissières. Pour la première fois depuis plusieurs années, il n’obtint pas de réponse. Et le silence l’épouvanta. Il appela plusieurs fois sans obtenir de réponse. Alors, aidé par O-Miné, il réussit à pénétrer dans la maison. Il se dirigea vers la chambre à coucher, où il appela de nouveau, mais en vain. Il roula les volets pour laisser entrer de la lumière. Pourtant rien ne bougea dans la pièce. Enfin il osa soulever un coin de la moustiquaire… Mais aussitôt il s’enfuit en poussant un cri de terreur…

Shinzaburo était mort, — hideusement. Son visage était celui d’un homme qui avait trouvé la mort dans la plus affreuse angoisse. Et dans le lit, étendu à ses côtés, était le squelette d’une femme dont les os des bras et les os des mains étreignaient étroitement le cou du jeune samouraï.