Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/246

Cette page a été validée par deux contributeurs.

On trouve des allusions à cet emploi au cours de certains rites étranges dans quelques-uns des anciens drames et romans. Une espèce particulière d’encens qui fut, soi-disant, importée de Chine, avait, dit-on, le pouvoir d’évoquer les esprits humains. C’est à cet « encens sorcier » qu’il est fait allusion dans, d’anciennes chansons d’amour comme la suivante :

J’ai entendu parler de cet encens magique qui évoque les âmes des absents ;

Que n’en ai-je pour brûler pendant mes longues nuits d’attente solitaire ?

Le livre chinois, Shang-hai-king, contient une allusion intéressante à cet encens. Il s’appelait Fwan-hwan-hiang (Hangon-ko selon la prononciation japonaise), ou « encens qui rappelle les Esprits », et il était fabriqué à Tso-Chau, dans la Région des Ancêtres près de la mer orientale. Et afin d’évoquer le fantôme d’un mort, ou même, selon d’anciens témoignages, l’esprit d’un vivant, il suffisait d’enflammer un peu de cet encens tout en