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avant la fin du jeu, et il est donc habituel au cours du ko-kwai de se rincer la bouche plusieurs fois avec du vinaigre pur qui restaure en partie la sensibilité de l’odorat.

La valeur de l’encens employé à un Ko-kwai varie, suivant l’importance de la fête, de deux dollars cinquante cents à trente dollars par enveloppe de cent petites pastilles. Parfois il coûte beaucoup plus cher, lorsqu’il contient du ranjatai (aromate dont le parfum se compare à celui du musc mêlé à des fleurs d’orchidées). Mais il y a un certain encens qui n’est jamais vendu, qui est encore beaucoup plus précieux que le ranjatai et que l’on apprécie moins pour sa composition que pour son histoire. Je veux parler de l’encens qui fut rapporté, voici plusieurs siècles, de la Chine ou de l’Inde par les missionnaires bouddhistes, qui le présentèrent à leur retour à certains princes et autres personnages de haut rang. Plusieurs vieux temples japonais comptent parmi leurs possessions les plus précieuses des encens étrangers de cette espèce. Et il arrive très rarement d’employer à des réunions