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texte implique clairement que l’encens, en tant qu’offrande, symbolise les pieux désirs des fidèles. Mais il symbolise également autre chose et il a fourni à la littérature bouddhiste bien des comparaisons remarquables. Certaines de celles-ci, et non des moins intéressantes, se trouvent dans des prières dont la suivante, extraite du livre appelé Hoji-san[1] est un exemple frappant :

Que mon corps demeure aussi pur qu’un encensoir ! Que ma pensée soit à jamais pareille à une flamme de sagesse, consumant purement l’encens de sîla et de dhyâna[2] et qu’ainsi je puisse rendre hommage à tous les Bouddhas dans les Dix Directions du Passé, du Présent et de l’Avenir.

Parfois dans les sermons bouddhistes, la destruction du Karma par l’effort vertueux est comparé à l’encens brûlé par une flamme pure, — parfois encore la vie d’un homme est comparée à la fumée de l’encens. Dans ses

  1. La Louange des Observations Pieuses.
  2. Par silâ s’entend l’observation des règles de pureté dans les actes et les pensées. Dyâna (appelé Zensho par les bouddhistes japonais) est une des formes les plus élevées de la méditation.