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Yukiko était de trancher les mains du cadavre, car il serait fort dangereux d’essayer de les détacher des seins. On suivit son avis, et on amputa les mains à la hauteur des poignets. Mais elles restèrent accrochées aux seins ; et là, elles se noircirent et se desséchèrent, comme les mains d’une personne morte depuis longtemps.

Et cependant, ce n’était là que le commencement de l’horreur.

Toutes desséchées et exsangues qu’elles paraissaient, ces mains n’étaient pas mortes. Elles remuaient parfois, furtivement, comme de grandes araignées grises. Et désormais, chaque nuit, commençant toujours à l’heure du Bœuf, elles tiraient, et pinçaient et torturaient les seins de Yukiko… Et la douleur ne cessait qu’avec l’Heure du Tigre.

Yukiko coupa ses cheveux et se fit religieuse mendiante. Elle fit faire un ihai, une tablette mortuaire, sur lequel elle fit inscrire