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et de l’étendre sur le lit. Mais, et cela est étrange à dire, — ils ne purent accomplir cette tâche, qui pourtant paraissait si aisée. Les mains froides de la morte s’étaient attachées, mystérieusement, aux seins de la jeune fille, et semblaient même s’être incrustées dans la chair vive. Yukiko perdit connaissance de peur et de douleur.

On appela des médecins. Ils ne comprirent pas ce qui s’était passé. Il fut impossible de détacher les mains de la morte des seins de sa victime par aucun moyen ordinaire ; elles s’agrippaient si fort que le moindre effort pour les enlever faisait couler le sang. Non pas que les doigts tinssent les seins ; mais la chair de la paume des mains s’était unie inexplicablement à la chair des seins.

Dans ce temps-là, le chirurgien le plus habile de Yedo était un étranger, — un Hollandais. On décida d’avoir recours à lui. Après un examen minutieux, il déclara ne rien comprendre à ce cas ; mais le seul moyen de procurer un soulagement immédiat à