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tourne le dos à son nourrisson pour qu’il s’y cramponne. Et elle lui dit :

— Madame, je suis prête. Dites-moi de quelle façon je puis le mieux vous aider.

— Mais comme ceci, répondit la mourante, en se soulevant par un effort presque surhumain, et en s’agrippant aux épaules de Yukiko. Mais au moment où elle se trouva debout, elle glissa vivement ses mains maigres par-dessus les épaules, sous la robe de la jeune fille, et lui saisissant les seins elle éclata d’un rire méchant.

— J’ai ce que je voulais, s’écria-t-elle. Mon désir pour les cerisiers en fleurs… est exaucé ! Mais il ne s’agissait pas du cerisier du jardin ! Ah ! j’ai ce que je voulais, — quelle joie !

Et en prononçant ces paroles, elle retomba sur la jeune fille agenouillée, et mourut.

Les serviteurs essayèrent immédiatement de soulever le corps des épaules de Yukiko