Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/193

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La femme du daimyô se mourait ; et elle le savait. Elle n’avait pas pu quitter sa couche depuis le commencement de l’automne du dixième Bunsei (1827). On était maintenant dans le quatrième mois du douzième Bunsei, en l’année 1829 suivant le calendrier occidental. Et les cerisiers étaient en fleurs. Elle songeait aux cerisiers de son jardin, et à la joie du printemps. Elle pensait à ses enfants. Et elle pensait surtout aux différentes concubines de son mari, — et en particulier à la Demoiselle Yukiko[1], âgée de dix-neuf ans !

— Ma chère femme, lui dit le daimyô, vous avez beaucoup souffert depuis trois longues années. Nous avons fait tout en notre pouvoir pour vous guérir ; nous vous avons veillée nuit et jour, et nous avons prié pour vous,

  1. Neige.