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III

Mais, pour la même raison que l’on peut comparer les courts poèmes japonais aux tableaux japonais, il faut, pour les comprendre vraiment, avoir une connaissance intime de la vie qu’ils reflètent. Et ceci est surtout vrai de la classe des poèmes émotifs, dont la traduction littérale ne signifierait, dans la plupart des cas, absolument rien pour l’esprit occidental. Voici, par exemple, un petit poème qui est très pathétique pour les japonais :

Chôchô ni !
Kyonen shishitaru
Tsuma koishi !

Traduit, ce poème semblerait vouloir dire tout simplement : « Deux papillons !… L’année dernière, ma chère femme est morte ».