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Pendant le règne de l’Empereur Go-Reizei, il y avait un saint prêtre qui vivait au temple de Saito, sur la montagne appelée Hiyei-San près de Kyôto. Un jour d’été, ce bon prêtre regagnait son temple par le chemin de Kita-no-Oji après avoir fait une visite en ville, lorsqu’il vit des garçons en train de maltraiter un vautour[1] qu’ils avaient pris au piège et qu’ils rouaient de coups de bâton.

— Oh ! le pauvre oiseau, s’écria le prêtre, plein de compassion. Pourquoi le tourmentez-vous ainsi, mes enfants ?

  1. Cette histoire se trouve dans le curieux vieux livre japonais intitulé Jikkun-Sho. La même légende a fourni la donnée d’un No fort intéressant appelé Dai-E (La Grande Assemblée).

    Dans l’art populaire japonais, les Tengu sont en général représentés sous l’aspect d’hommes ailés, au nez en forme de bec, ou comme des oiseaux de proie. Il y a différentes espèces de Tengu, mais tous sont sensés être des fantômes hantant les montagnes, capables d’assumer des formes diverses, et apparaissant parfois comme des aigles, des vautours ou des corbeaux. Le Bouddhisme semble classer les Tengu parmi les Mârakâyikas.