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J’ai connu une fois un diseur de bonne aventure qui croyait vraiment à la science qu’il professait. Il apprit, en tant qu’étudiant de la vieille philosophie chinoise, à croire à la divination bien avant d’avoir l’idée de la pratiquer. Pendant sa jeunesse, il avait été au service d’un Daimyo très riche, mais plus tard, comme des milliers d’autres samouraïs, il se vit réduit à une situation désespérée à la suite des changements sociaux et politiques du Meiji. C’est alors qu’il devint diseur de bonne aventure, un uranaiya ambulant, et il allait à pied d’une ville à l’autre et ne regagnait sa demeure qu’une fois par an avec les profits de son voyage.

Il eut assez de succès comme diseur de bonne aventure, surtout, je crois, à cause de sa parfaite sincérité, et aussi à cause de la douceur très particulière de ses manières qui