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80. — Shaka ni sekkyô,
Prêcher à Sâkyamuni.
81. — Shami kara chôrô.
Pour devenir Abbé, il faut commencer par être novice.
82. — Shindaréba, koso ikitaré.
Ce n’est que par la mort qu’on parvient à la vie[1].
83. — Shiranu ga, hotoké ; minu ga, Gokuraku.
Ignorer, c’est être un Bouddha ; ne pas voir, c’est le
Paradis.
84. — Shôbo ni kidoku nashi.
Il n’y a pas de miracle dans la vraie doctrine[2].
85. — Shô-chié wa Bodai no samatagé.
Un peu de sagesse est un trébuchet sur le chemin menant à l’état de Bouddha[3].

    dhisme japonais comme un Dieu de la Sagesse particulier. Le proverbe signifie que trois têtes valent mieux qu’une. Un proverbe de signification similaire est Hiza to mo danko : « Consultez ne fût-ce que votre propre genou ; » c’est-à-dire « Ne méprisez aucun avis, si humble en soit la source. »

  1. Je n’entends jamais ce proverbe singulier sans me rappeler une phrase du célèbre Essai de Huxley intitulée : Sur la Base physique de la Vie. « Non seulement le protoplasme vivant meurt à la longue et se résorbe sans ses parties constituantes chimiques et minérales, mais il est toujours en train de mourir, et tout étrange que puisse paraître ce paradoxe, il ne saurait vivre qu’à condition de mourir. »
  2. Rien ne peut arriver qui ne soit le résultat d’une loi éternelle et implacable.
  3. Bodai est le même mot que le Bodhi sanscrit et signifie l’illumination suprême, la connaissance qui conduit à l’état de Bouddha. Mais les bouddhistes japonais l’emploient souvent dans le sens de béatitude divine ou de l’état de Bouddha lui-même.