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66. — Oni mo mi, narétaru ga yoshi.
Même un démon, lorsque vous vous serez accoutumé à sa vue, peut se révéler une connaissance agréable.
67. — Oni ni kanabô.
Un gourdin de fer pour un démon[1].
68. — Oni no nyôbo ni kijin.
Un démon prend un lutin pour épouse[2].
69. — Onna no ké ni wa dai-zo mo tsunagaru.
Avec un seul cheveu d’une femme, vous pouvez attacher même un grand éléphant.
70. Onna wa Sangai ni iyé nashi.
Les femmes n’ont point de demeures qui leur soient propres dans les Trois États d’Existence.
71. Oya no ingwa ga ko ni mukuti.
Le karma des parents est transmis aux enfants[3].
72. — Rakkwa éda ni kaerazu.
La fleur tombée ne retourne jamais à la branche[4].
73. — Raku wa ku no tané ; ku wa raku no tané.
Le plaisir est la graine de la douleur ; et la douleur est la graine du plaisir.

  1. C’est-à-dire qu’il ne faut accorder de la puissance qu’aux forts.
  2. Un méchant homme épouse généralement une méchante femme.
  3. Se dit des parents d’enfants infirmes ou chétifs. Mais l’idée populaire exprimée ici n’est pas tout à fait conforme aux enseignements du Bouddhisme supérieur.
  4. Ce qui est fait ne pourra jamais être défait : on ne peut rappeler le passé. Ce proverbe est une abréviation du texte bouddhiste : Rakkwa éda ni kaerazu ; ha-kyô futatabi terasazu : « La fleur tombée ne retourne jamais à la branche ; le miroir brisé ne reflète plus jamais l’image. »