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51. — Kuchi wa wazawai no kado.
La bouche est la porte d’entrée de tous les malheurs[1].
52. — Kwahô wa, nété maté.
Si vous souhaitez la chance, dormez et attendez[2].
53. — Makanu tané wa haënu.
Rien ne poussera si on ne sème pas la graine[3].
54. — Matéba, Kanrô no hiyori.
Si vous attendez, le beau temps viendra[4].
55. — Meido no michi ni Ô wa nashi.
Il n’y a pas de Roi sur la Route de la Mort[5].
56. — Mekura hébi ni ojizu.
L’aveugle ne craint pas le serpent[6].

    rieurs au Nirvâna. Mais le mot est parfois employé pour signifier le Passé, le Présent et l’Avenir.

  1. C’est-à-dire que la grande source de tous les ennuis est une parole inconsidérée. Le mot Kado signifie toujours l’entrée principale d’une résidence.
  2. Kwasho, terme purement bouddhiste, désignant la bonne fortune comme résultat de bonnes actions dans une vie précédente, signifie maintenant dans le langage courant la bonne fortune de toute espèce. Le proverbe s’emploie souvent dans un sens similaire à celui du dicton anglais : « Marmite surveillée ne bout jamais. » Dans un sens strictement bouddhiste, cela voudrait dire : « Ne soyez pas trop impatient pour le résultat de bonnes actions. »
  3. N’attendez pas de moisson à moins d’en semer la graine. Sans effort sincère, on ne peut gagner aucun mérite.
  4. Kanro, la douce rosée du Ciel, ou amrité. Tout vient à qui sait attendre.
  5. Littéralement, « sur la route de Meido ». Le Meido est le Hadès japonais, le sombre monde souterrain où tous les morts doivent se rendre.
  6. Les ignorants et les vicieux ne comprennent pas la loi de la cause et de l’effet, et ne craignent pas les résultats certains de leur folie.