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19. — Hito wo tasukéru ga shukké no yuku.
La tâche du prêtre est de sauver l’humanité.
20. — Hi wa kiyurédomo tô-shin wa kiyédzu.
Bien que la flamme soit éteinte, la mèche demeure[1].
21. — Hotoké mo motowa bonbu.
Le Bouddha lui-même n’était à l’origine qu’un homme ordinaire.
22. — Hotoké ni naru mo shami wo heru.
Même pour devenir Bouddha, il faut d’abord devenir novice.
23. — Hotoké no kao mo sando.
Même le visage du Bouddha, trois fois seulement[2].
24. — Hotoké tanondé Jigoku é yuku.
En priant le Bouddha, on va en Enfer[3].
25. — Hotoké tsukutté tamashii irédzu.
Fabriquer un Bouddha sans y mettre une âme[4].

  1. Bien que les passions soient temporairement vaincues, leurs sources demeurent. Un autre proverbe ayant cette même signification est : Bonno non inu oëdomo sarazu : « On a beau le chasser, on ne peut empêcher le Chien de la Luxure de revenir. »
  2. Forme raccourcie populaire du proverbe plus long, Hotoké no kao mo sando nazuréba, hara wo tatsu : « Caressez, ne fût-ce que trois
    fois, le visage d’un Bouddha, et son courroux sera éveillé. »
  3. Le dicton populaire, Oni no Nembutsu, « prière de diable », a la même signification.
  4. C’est-à-dire, faire une statue du Bouddha sans lui donner une âme. Ce proverbe s’applique à la conduite de ceux qui entreprennent un travail quelconque en oubliant d’en compléter la partie essentielle. Il contient une allusion à la curieuse cérémonie Kai-gen, « l’ouverture des Yeux ». Ce Kai-gen est une espèce de consécration, grâce à la vertu