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14. — Goshô wa daiji.
La vie future est la chose toute importante[1].
15. — Gun-mô no tai-zô wo saguru ga gotoshi.
Pareils à plusieurs aveugles cherchant en tâtonnant un grand éléphant[2].
16. — Gwai-men nyo-Bosatsu ; nai shin nio-Yasha.
Extérieurement, un Bodhisattva ; mais dans son for intérieur, un démon[3].
17. — Hana wa né ni kaeru.
La fleur retourne à sa racine[4].
18. — Hibiki no koë ni ozuru ga gotoshi.
De même que l’écho répond à la voix[5].

    en parlant d’une personne qui est trop bête ou trop vicieuse pour voir une vérité morale.

  1. Les gens du peuple emploient souvent une expression curieuse gosho-daiji, équivalant à « extrêmement important ».
  2. Se dit de ceux qui critiquent sans les connaître les doctrines du Bouddhisme. Le proverbe fait allusion à une fable célèbre contenue dans les Avadânas sur un groupe d’aveugles qui essayèrent de déterminer la forme d’un éléphant en le tâtant. L’un, tâtant la jambe du monstre, déclara que l’éléphant ressemblait à un monstre ; l’autre, qui ne toucha que la trompe,
    dit qu’il ressemblait à un serpent ; un troisième, qui tâta le côté, déclara qu’il était pareil à un mur ; un quatrième, saisissant la queue, affirma que l’animal ressemblait à une corde, etc.
  3. Yasha (sanscrit Yaksha), un démon dévorateur d’hommes.
  4. Le proverbe est employé le plus souvent par rapport à la mort, signifiant que toutes les formes retournent au néant d’où elles sortent. Mais il peut aussi être employé par rapport à la loi de la cause et de l’effet.
  5. Se rapportant à la doctrine de la cause et de l’effet. On ne pourra apprécier la beauté philosophique de la comparaison que si on se rappelle de même le ton de l’écho répète le ton de la voix.