Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.

domestiqués que depuis quelques milliers d’années. Considérez le résultat de notre domestication céleste depuis, disons, quelques millions d’années : quelle serait donc la conséquence finale pour ceux qui pourraient gratifier chaque désir à volonté ?

Ces vers à soie ont tout ce qu’ils désirent, et même beaucoup plus. Leurs besoins, quoi qu’étant très simples, sont fondamentalement identiques à ceux de l’humanité ; nourriture, abri, chaleur, protection et confort. Notre incessante lutte sociale se livre en majeure partie pour obtenir ces choses, notre conception du ciel serait de les obtenir gratuitement et sans douleur ; et la condition de ces vers à soie est la réalisation sur une petite échelle de notre Paradis imaginaire. (Je ne prends pas en considération le fait qu’une grande majorité des vers à soie est prédestinée aux tourments et à la mort ; car mon thème traite du ciel et non des âmes perdues. Je parle des élus, de ces vers prédestinés au salut et à la réincarnation). Sans doute n’éprouvent-ils que des sensations très