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éternelle. Elles nous disent que pendant notre existence consciente nous ne devrions envisager notre corps extérieur que comme une sorte de chenille et ensuite de chrysalide, et elles affirment que nous gagnons ou perdons, selon notre conduite en tant que larve, la puissance de développer des ailes sous l’enveloppe mortelle. Elles nous disent aussi de ne pas nous troubler si nous ne voyons pas d’imago-Psyché se détacher du cocon brisé : ce manque de preuve visuelle ne signifie rien, car nous ne possédons que la vision myope des vers. Nos yeux ne sont qu’à demi développés. Car des gammes entières de couleurs n’existent-elles pas invisiblement au delà et au-dessous de notre sensibilité rétinienne ? C’est ainsi qu’existe l’homme papillon, bien que nous ne puissions naturellement pas le voir.

Mais que deviendrait cet imago-humain dans un état de béatitude parfaite ? Cette question est pleine d’intérêt d’un point de vue évolutionnel ; et la réponse évidente me fut suggérée par ces vers à soie qui n’ont été