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elle peut s’étendre presque à l’infini. Toute la civilisation qui a pénétré dans la Turquie d’Asie n’a-t-elle pas emprunté son intermédiaire ? Nos colonies, si l’œuvre du temps nous permet de gagner peu à peu l’élite de chaque population, nous ouvrent les immenses domaines de l’Indo-Chine, de Madagascar, du Soudan, de toute l’Afrique du Nord. En Amérique, avec quelle joie ne devons-nous pas évoquer le noble pays où résonne le parler de la vieille France ; tout plein de jeunes énergies ; chaque jour plus prospère et plus populeux : le Canada, qui a réuni en assises solennelles tous ceux qui s’intéressent à la propagation du français, et nous a offert un secours que nous acceptons avec reconnaissance, parce qu’il nous vient de cœurs fidèles, vainqueurs du temps, vainqueurs du sort. Même ailleurs, là où nous ne pouvons compter sur ce splendide renouveau, nous retrouvons ce rôle d’auxiliaires qu’on ne nous refuse nulle part : au Pérou, au Chili, au Brésil, au Mexique. Il se vend plus d’ouvrages français que de livres espagnols dans les librairies de Mexico ; seules, nos troupes peuvent jouer leur répertoire dans les provinces sans